Conseil municipal de Beaumont : un conflit d’intérêt ?

Au conseil municipal de Beaumont, suite à l’annonce des  suppressions d’emplois prévues par l’entreprise Michelin, François Ulrich et moi  avons présenté un vœu demandant l’annulation de l’exonération de 900 000€ d’impôts sur les bâtiments accordée en 2016 par le Conseil Communautaire à l’entreprise Michelin.

Le Maire a déploré que nous voulions, à l’instar  de certains député-e-s  à l’assemblée nationale, transformer le Conseil Municipal en théâtre !

Il est intéressant de constater que la défense des intérêts   des salariés, des demandeurs d’emploi, des familles  est assimilé par la droite à un mélodrame ou à une  bouffonnerie.

Comme mon passage à l’Atelier Théâtral Riomois  dans les années 70 n’a pas marqué les esprits,  je ne me suis pas engagée dans une joute oratoire qui n’aurait convaincu que ceux et celles qui l’étaient déjà.

Je me permets ici seulement une question :

Que le premier adjoint, par ailleurs salarié de Michelin, prenne la parole pour expliquer le bien fondé de la politique de cette entreprise et la logique des aides financières qui lui sont attribuées, cela ne s’appelle -t-il  pas un conflit d’intérêt ?

Christine Thomas

Vœu proposé par le Groupe Front de Gauche concernant les suppressions de postes chez Michelin

Conseil municipal du mardi 27 juin 2017

Ville de Beaumont

Le 15 janvier 2016, la Communauté d’Agglomération a voté une exonération fiscale de 900 000 euros par an à Michelin.

Depuis, cette entreprise a supprimé 480 postes en  fermant  l’atelier de rechapage de la Combaude et annonce maintenant  près de 1000 suppressions de  postes supplémentaires dans le cadre du projet dit de « nouvelle organisation mondiale au services des clients ». On arrive à un total de 5000 suppressions de postes d’ici 2021 dont 2000 impacteront notre territoire.

La promesse d’embauche de 1000 salariés se concentre  majoritairement sur la recherche. Or nous avons besoin d’une diversité d’emplois et d’activités salariés pour maintenir l’attractivité de notre territoire.

La disparition programmée du savoir-faire industriel en Auvergne aura de lourdes conséquences sur la pérennité des emplois et des entreprises sous-traitantes. Notre territoire n’a pas vocation à devenir exclusivement un haut lieu de tourisme et de recherche.

Les exigences de compétitivité ne peuvent justifier la casse de l’emploi. C’est aussi sur cette logique que l’on s’attaque au code du travail.

Nous demandons l’arrêt des  exonérations fiscales et le paiement  des 900 000 euros dus qui seraient bien plus utiles aux populations de notre territoire et aux politiques publiques mises en place par Clermont Auvergne Métropole et les 21 communes qui la composent.