Ouvert aux commentaires. Un chapitre de mon nouveau livre-manifeste.
LE MONDE TEL QU’IL DEVRAIT ÊTRE
7. La gratuité pour tout ce qui relève de l’indispensable
La deuxième révolution industrielle a nécessité un très long temps d’attente avant que la collectivité dans son ensemble puisse en bénéficier. À nous, ayant tiré, une fois n’est pas coutume, les leçons de l’Histoire, de pallier les désastres accompagnant un tel tournant et, mieux encore, de les anticiper, afin d’en restreindre les aspects négatifs et de donner toute leur ampleur à ceux qui sont bénéfiques pour assurer à chacun d’entre nous la véritable renaissance qu’ils portent en eux. La chose est possible, les moyens sont à notre disposition, seule manque la volonté, tout est une question de politique.
Examinant toutes les pistes s’ouvrant devant nous, nous pourrions établir enfin les fondements d’une égalité authentique – non monnayée cette fois – en nous octroyant à chacun une place sur cette terre : celle d’êtres ayant le droit de jouir des bienfaits de celle-ci, dès lors qu’elle les a prodigués à tous sans exception.
Après des siècles d’épuisement et de luttes pour échapper à la précarité – car rien ne nous fut donné –, nous avons le droit de réfléchir tout aussi bien au sens de notre vie qu’à la manière dont nous désirons la conduire.
Les révoltes de la jeunesse il y a cinquante ans, surgies de remises en question et du déferlement d’une créativité bouillonnante dont, dans notre fatalisme présent, nous avons perdu jusqu’au souvenir, nous pouvons non seulement les reformuler en notre nom, mais aussi leur apporter aujourd’hui les solutions pratiques qui leur conviennent puisque nous nous sommes procuré entre-temps les outils autorisant notre émancipation et assurant notre égalité – formule secrète parce qu’inavouée de notre bonheur. C’est ainsi que la nouvelle révolution industrielle de l’automation et de l’informatisation est pour nous la vraie chance – si nous savons la saisir – de rendre à notre monde sa vitalité et sa beauté et d’y trouver la voie qui nous conduit vers une libération.
C’est donc la politique au sens propre : notre manière de vivre en commun qui soit nous mènera à l’abîme, soit nous rendra notre statut d’être humain, libre et égal à tous, statut que, s’il était bien là aux origines, nous n’aurions jamais dû perdre, ou que nous devrions conquérir maintenant s’il nous avait toujours échappé.