Vendredi 14 octobre 2022 à 18h : soutien intersyndical aux salarié-e-s en grève

CGT, FO, FSU, Solidaires, l’UNEF et la LDH 63 appellent à soutenir les salarié∙e∙s en grève, à organiser et amplifier les luttes sur les salaires, les traitements et sur les revendications dans toutes les entreprises et services.

Rassemblement et conférence de presse à 18h00

devant les marches de la Préfecture de Clermont-Ferrand.

Camaïeu et les autres…

C’est noté sur un post-it : Appeler une ex-salariée de camaieu. Demain, il y a une conférence de presse. Mais, je n’aime pas trop ces moments. Les autres journalistes m’agacent et le moment est souvent impersonnel. J’appelle donc une des 26 ex-salariées du Puy-de-Dôme. Elle décroche. Elle a du temps à m’accorder, me dit-elle. J’entends le sourire au bout de sa voix et les larmes au bout de ses yeux. La pudeur de la victime. Ne pas craquer tout de suite. Je ne suis qu’une journaliste. Peut-être se méfie-t-elle un peu. Il y a un groupe whattsapp qui permet aux dirigeants de communiquer avec « leur base ». En juillet, les salariés ont reçu un message de leur direction « tout va bien, on va réinjecter 14 millions d’euros. »

Parce qu’il faut dire que dans les magasins, ce n’est pas terrible. Bien sûr, il y a eu le covid. Mais, en Juillet 2020, la marque est reprise par Michel Ohayon. 14eme fortune de France, propriétaire de Go Sport, La grande Récré, Les cafés Legal, et quelques galeries Lafayettes. Dès son arrivée, il investit énormément dans la communication. « Il faut changer l’image de l’enseigne » affirme-t-il. Mais, les salariés sont dubitatifs. Dans les magasins, aucune collection ne se renouvelle. Pendant 6 mois, la collection d’été restera en boutique. A titre d’exemple, dans le magasin de mon interlocutrice, on passe de 2500 euros de chiffres d’affaires par jour à 400 euros. Les stocks sont ridicules, les magasins sont vides. Aucune collection n’est achetée par le patron. Puis, il y a eu une cyber-attaque. Pendant 6 mois, tout déconne, c’est difficile de faire des commandes. Pas de chance. Enfin, en tous cas pas pour les salariés. Car, le patron a justement contracté une assurance contre les cyber-attaques, quelques semaines auparavant. Ça tombe à pic ! Bon, mais, le numéro 2 l’a écrit sur Whattsapp, « tout va s’arranger. »

Apprendre son licenciement par BFM TV

Alors, les employés partent sereinement en vacances. Quand ils reviennent en août, ils apprennent que leur entreprise a été placée en redressement judiciaire. Là, personne ne leur a rien dit. Le fil Whattsapp est silencieux. Depuis, il l’est toujours. Mercredi, le tribunal de Lille a annoncé la liquidation de l’enseigne, après 38 ans d’existence. Celle qui me parle au téléphone s’excuse, elle sanglote. Cela faisait 21 ans qu’elle bossait pour Camaieu. Son seul et unique vrai boulot. Elle apprend la liquidation de son entreprise et donc son licenciement par BFM TV. Ses copines l’appellent, ce sont les clientes qui leur ont appris. Elle allume la télé. Pour une fois, la chaîne ne raconte pas de conneries.

On brade le dernier jour

Elle vient de perdre son boulot, mais sa direction ne l’a pas prévenue, pas contactée. Elle ne sait même pas ce à quoi elle a droit, si elle doit aller pointer à Pôle Emploi. Désemparée, elle me demande conseil. Elle a su mercredi par BFM TV que samedi, elle irait pour la dernière fois dans sa boutique. Le Whattsapp se rallume, sans s’affoler. On prévient les salariés que samedi c’est le dernier jour et que, donc tout est à 50 %. Alors, les vendeuses sortent leurs derniers vêtements à vendre et regardent la foule profiter des bonnes affaires. Samedi soir, elles baissent le rideau de fer. Elles ont un goût amer. On n’a pas daigné les prévenir. On n’a pas daigné non plus sauver leur entreprise.

Elles ont l’impression que le grand patron a profité du système, des subventions du Covid, des assurances et qu’il a tout pris. Tout. Leur boulot. Leur marque. Leur identité, même ose-t-elle me souffler au téléphone. « Je retrouvera du travail. Mais, s’enrichir sur notre dos. Profiter du système, et ne même pas nous remercier pour tout ce qu’on a fait, ça je n’y arrive pas. » Elle a 43 ans, elle pleure de l’autre côté du téléphone, elle m’invite à l’AG de demain, où les salariés seront quasi tous là. Ils ont des questions à poser, des actions à mener. Elles ne savent même pas, pour la plupart comment ça marche les licenciements. Elles n’ont bossé que pour la marque. Elle finit par sécher ses larmes. J’entends ses enfants derrière. Tenir le cap, le coup, la face. On se dit à demain. Je lance un « bon courage » qu’elle mériterait au centuple. Puis, on raccroche.

Un monde à deux mondes

Puis, je chiale. Hier, les salariés de B&M à qui on coupe les frigos pour les économies d’énergie pendant que les cadres bossent en t-shirt dans leurs bureaux climatisés. Ce matin, les salariés de Uber Eat France licenciés (sauf ceux de Paris). Alors qu’ils étaient déjà maltraités en tant que salariés, on n’ose pas imaginer les conditions de licenciement. C’est un monde à deux vitesses. Un monde à deux faces. Une lutte des classes exacerbée sans que cela n’indigne plus personne. Il y a ceux qui jettent ceux qui les ont enrichis. Ceux qui ont le pouvoir et ceux qui n’ont que la grève et la lutte. Ceux qui ferment des usines et ceux qui crient pour les garder ouvertes. Ceux qui décident, ceux qui subissent. Alors même que les essentiels sont en bas de la pyramide. Et que ce bout pointu est trop aiguisé pour être humanisé. Il y a ceux qui ne pensent qu’à leur enrichissement quand les autres pensent collectivement la société. Malheureusement, ce sont toujours les mêmes qui gagnent.

Témoins des héros du quotidien

Et quand on est journalistes, on est témoins de ces injustices et horreurs humaines. On les relate comme on peut. Parce que voici la réalité du monde dans lequel nous vivons. Et notre rôle est de vous le montrer tel quel. Et nous en sommes désolés. Mais savoir ce monde c’est le début pour le combattre. Alors, demain on sera à l’AG des Ex-Camaieu, on sera du côté des Uber Eat dans les jours à venir. On suivra la grève des « B&M »…Et, on vous donnera des nouvelles de tous ces héros du quotidien. On déprimera encore un peu. Mais, on les trouve beaux tous ces gens en lutte ensemble, sans être résignés. On les trouve beaux. Et ceux qui nous lisent, qui lisent leur histoire, leurs mésaventures les accompagnent aussi. Alors merci d’être là…

Morts en chaine, à vélo

Au boulot chronique hebdomadaire (L’Humanité Dimanche du 3 juin 2021)

Le drame  des livreurs à vélo, esclaves des plateformes type Ubereats, Deliveroo, Frichti s’étend tous les jours…  Il n’y a pas que les 500 morts par accident du travail par an, dont 21 policiers et 215 ouvriers du BTP, il y a la hausse des accidents routiers professionnels. Parmi eux, depuis Franck Page, 18 ans, tué à Pessac en 2019, en en est à 8 livreurs morts à vélo depuis deux ans. A Paris La Chapelle le 4 mai, c’est le jeune Rumel Ahmed, qui est percuté par un camion. Le 6 mai c’est à Sotteville-lès-Rouen, que Chahi, 41 ans, père de 4 enfants, est mortellement renversé.

Deliveroo s’est permis d’abaisser de 5 euros à 2,60 euros chaque course et d’inciter à la prise de risque, avec une prime liée à chaque commande réalisée sans condition. Pour survivre, il faut un rythme de travail infernal. Pas de contrat de travail, ni protection sociale, ni cotisation retraite, ni droit à chômage, pas d’indemnisation ni couverture des frais médicaux en cas d’accidents hormis de très rares motifs dans les contrats d’assurance des plates-formes.

Pas de salaire minimum, ni de rémunération pendant les temps d’attente, paiement à la tâche, au nombre de kilomètres parcourus, calculé en toute opacité par les applications. La cadence de travail des livreurs leur est imposée à la fois par les algorithmes, par les exigences d’immédiateté des clients et par cette forme de rémunération qui impose de travailler le plus vite possible, sans pause ni congé.

Ce système n’est pas seulement inhumain, amoral, il tue. La justice le condamne dans tous les pays, en Angleterre, en Italie.

En France il faut évidemment interdire ces pratiques criminelles par la loi,  restaurer et imposer la présomption de salariat. Macron et Borne savent tout ça et se refusent à agir parce que ces plateformes, au fond, c’est leur modèle de société. JC Cambadelis vient de dire que « Macron est un caméléon », non, non pas du tout, Macron défend avec acharnement une société sans statut, une société post-salariale, au coût du travail bas, aux superprofits, uberisée et sans cotisations sociales.

Le 18 juin partout en France les livreurs manifestent.

Gérard Filoche

Manifestation du 15 septembre contre la loi Travail : entre 2000 et 2500 personnes dans les rues de Clermont-Ferrand

La rentrée sociale est à l’image de la météo, chaude et orageuse, n’en déplaise à ceux qui avaient déjà enterré le mouvement social.

Sur tout le territoire, ce sont plus de 110 manifestations et rassemblements qui se sont déroulés à l’appel des 7 organisations mobilisées pour continuer de dire NON à la loi travail.

Malgré les mesures de sécurité draconiennes imposées par des préfectures pour pouvoir se rendre sur certains lieux de manifestation, plus de 170 000 de salariés qui ont bravé les interdits et qui ont battu le pavé pour la 14ème fois.

Merci à Vincent pour toutes ces photos. Vous pouvez en découvrir d’autres à

MANIFESTATION DU 15 SEPTEMBRE 2016

Contre la Loi travail, le combat continue, manifestation le 15 septembre.

nouvelle-image-4L’intersyndicale ( CGT, FO, FSU, Solidaires et UNEF) vous appelle à manifester jeudi 15 septembre (rassemblement à 10h, place du 1er mai puis manifestation en direction de la Préfecture par l’avenue de la République, la rue des Jacobins, la place Delille, la rue Montlosier, la rue André Moinier, la place Gaillard, l’avenue des États-Unis, la place de Jaude et le boulevard Desaix).

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Loi travail : une bataille qui ne fait que commencer.

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http://www.humanite.fr/

On aurait tort de croire le débat clos avec l’adoption de la loi Travail. Il ne fait au contraire que commencer. Nous y prendrons toute notre part.

Une tribune de 58 parlementaires du Front de Gauche, socialistes, écologistes, et non-inscrits, opposés au projet de loi El Khomri alors que le gouvernement a une nouvelle fois choisi de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour imposer, sans débat, son projet de loi travail, pourtant toujours rejeté par une majorité de nos concitoyens.

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Que va changer concrètement la loi Travail ?

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Licenciements, temps de travail, salaires, congés… Ce que va changer cette réforme très contestée pour les salariés et les chefs d’entreprise.La version définitive de la loi Travail étant validée mercredi 20 juillet à l’Assemblée nationale, il ne restera plus qu’à publier les décrets d’application pour que le texte entre en vigueur.

Très contestée, cette loi que le gouvernement a fait passer à l’Assemblée nationale via le 49-3, va changer en partie l’organisation de la vie des salariés et des chefs d’entreprise. Mais comment précisément ? Difficile de prévoir toutes les conséquences de cette réforme, notamment indirectes. Voici déjà les principaux changements que l’on peut anticiper.

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Webdoc Inspecteurs du travail, une rencontre

Nouvelle image (18)L’Union syndicale Solidaires s’est associée avec Mediapart pour la diffusion d’un web documentaire sur les services de l’inspection du travail écrit et réalisé par Jean-Pierre Bloc avec la participation de militant-es du syndicat Sud travail affaires sociales.

Dans un monde du travail en plein bouleversement, les inspecteurs du travail sont aux avant-postes d’une guerre sourde mais intense. Qui sont-ils ? Que voient-ils ? En cette période de chômage massif, où le droit du travail est accusé de paralyser l’embauche, peuvent-ils encore agir ?

Cette fresque documentaire va à la rencontre de 10 inspecteurs du travail à travers la France. Un vaste tour d’horizon, un récit choral porté par 10 voix. En 7 chapitres et 33 séquences.

Mourir au contrôle

Le gouvernement au secours de Sodexo pour licencier un délégué CGT

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http://www.humanite.fr/

Forcée de réintégrer des salariés qu’elle voulait renvoyer pour avoir poursuivi leur grève, la société Sodexo a trouvé le soutien du ministère du travail pour autoriser le licenciement d’un délégué CGT.

Quand le patronat veut prendre sa revanche sur des salariés en lutte, il peut compter sur le gouvernement. C’est ainsi que le 27 juin, la ministre du Travail Myriam El Khomri est passée outre une décision de l’Inspection du travail en autorisant le licenciement d’un délégué CGT de Sodexo.

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Loi Travail : Si la motion de censure a échoué, il n’en reste pas moins que le gouvernement n’a plus de majorité claire à l’Assemblée.

Une nouvelle fois, nous nous sommes battus jusqu’au bout contre le cynisme, les pressions… et la loi Travail. 56 député(e)s de toute la gauche et des écologistes ont accompagné cette démarche. Ils continuent ensemble.

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La CFE-CGC n’a pas varié dans son opposition au texte de la « Loi Travail ».

cfe-cgcSur le site de la CGC – 16/06/2016 •

Préparé sans concertation, ce projet de loi El Khomri porte en lui toutes les raisons de la colère sociale. La CFE-CGC n’a pas varié dans son opposition au texte.

Véritable « catalogue » de mesures sensées flexibiliser le marché du travail, cette loi n’aura aucun impact positif sur la compétitivité économique des entreprises.

Au contraire, l’introduction d’un principe (article 2) d’inversion de la hiérarchie des normes ouvrirait sans limite le champ de la concurrence par le dumping social avec de lourdes conséquences sur l’emploi.

Pour autant, conformément à sa ligne, la CFE-CGC a participé au processus d’amendement parlementaire du projet de loi sans varier de son avis négatif initial, malgré quelques améliorations par endroit. Processus interrompu par l’utilisation du 49.3.

La tension sociale est aujourd’hui à son comble. L’urgence de sortir de la situation de blocage des positions n’a jamais été aussi forte.

Le pluralisme dans les 20H de France2 : « A bout de souffle…! »

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Communiqué du SNJ-CGT

« Journaliste à France 2 ou éditorialiste au Figaro ? ». C’était déjà la question que posait Acrimed le 27 mai dernier pour dénoncer l’intervention orientée anti-CGT de la « chef » du service politique de France 2 dans le 20H.

Dans le collimateur de l’éditorialiste : la CGT de Martinez et sa « radicalisation tous azimuts », qui veut paralyser le pays malgré « une base rabougrie »… Et déjà elle pointait un « mouvement qui s’essouffle »…

Si 700.000 adhérents (ça c’est vérifiable) est une « base rabougrie », que dire alors de la légitimité des partis politiques, qui, TOUS confondus, (et il y a 400 partis déclarés en France !) n’atteignent même pas le niveau des adhérents CGT !

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Les vrais chiffres de la manifestation à Paris le 14 juin et le mensonge éhonté de la police #manif14juin

Quels sont les vrais chiffres de la manifestation à Paris ? Ce que n’importe quel témoin honnête s’accordera à dire de la manifestation du 14 juin à Paris c’est qu’elle a été énorme. selon les syndicats. 75 000 selon la préfecture de police c’est à dire le gouvernement. Comme pour le premier mai, Initiative Communiste a enquêté et vous donne la vérité sur les chiffres de la manifestation.

Analyse des chiffres de la police.

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