par Denis Sieffert
publié le 13 mai 2020

La singularité de la situation, c’est que nul ne peut prédire ce qui va sortir de cette étrange période d’angoisse collective. Rien n’est exclu. Ni le pouvoir autoritaire et xénophobe dont rêve Marine Le Pen. Ni une gauche enfin capable d’offrir une alternative. Ni même une droite macroniste renforcée.

Les enfants rentrent à l’école, mais la politique ne sort pas vraiment du confinement. Et la démocratie imparfaite, qui est ordinairement la nôtre, boite encore un peu plus que d’habitude. Ce n’est pas que les oppositions soient muettes, mais, pour l’essentiel, elles sont réduites à commenter l’action d’un pouvoir qui attire à lui tous les regards, en un moment particulier où, il est vrai, ses décisions conditionnent nos vies et celles de nos proches. La parole gouvernementale n’a jamais pesé aussi lourd. En temps « d’urgence sanitaire » – ce régime de semi-dictature plus ou moins consenti –, les préoccupations électorales sont inavouables. Elles n’en sont pas moins omniprésentes. Il faudrait être naïf pour croire que les positionnements choisis, l’intensité des critiques à l’encontre du gouvernement, n’ont pas quelque rapport avec les sondages.