La crise sanitaire amorçant la décrue (du moins tout le monde l’espère), celle politique et sociale reprend, aussitôt, ses droits. À commencer par celle qui, bien avant la pandémie, affectait déjà les secteurs mobilisés en première ligne que sont les professions de santé, hospitaliers au premier rang.
C’est ainsi qu’hier matin, au CHU de Clermont, l’intersyndicale CGT, FO et Sud avait appelé les personnels à se rassembler devant la direction générale de l’établissement pour « dénoncer l’incurie du gouvernement et de l’Agence régionale de santé (Ars) » et les sommer de réagir et de « tomber les masques ».
Des revendications sans ambages comme une autre pandémie. Photo Rémi Dugne.
Des propos très durs
Les mots étaient violents tant le mal parait grand : « méprisants », « hypocrites », « manipulateurs », « criminels », pouvait-on lire sur les tracts dénonçant le non-versement de la prime exceptionnelle pourtant promise pour le mois de mai, le non-paiement des heures supplémentaires majorées de 50 % ; l’absence d’action de dépistage généralisée pour les personnels hospitaliers et les retards d’approvisionnement en matériel de protection ou bien encore la reconnaissance du statut de maladie professionnelle étendue à l’ensemble des agents hospitaliers… Ajouté à cela l’inévitable serpent de mer de la non revalorisation des indices, de plus en plus difficile à avaler.
Une centaine de personnels et militants rassemblés pour faire chorus sous les bannières. Photo Rémi Dugne
Autant de revendications et de propos peu amènes venus témoigner bruyamment du malaise de professions déjà contraintes d’exercer à flux tendu bien avant le virus.