Comme toujours après une élection, le camp des perdants cherche des explications. C’est légitime. Mais, cette légitimité doit être fondée sur des réalités et non sur des a-priori.
Ainsi, dès les résultats connus, certains (et non des moindres puisqu’il s’agit, entre autres, de la candidate PS Dominique Molle) accusaient les militants de la liste EELV-Front de Gauche de ne pas avoir joué pleinement le jeu (ajoutant : « nous, nous l’aurions fait »).
Notons tout d’abord que cette dernière remarque est un bon signe sur le comportement à venir du PS. Et nous nous en réjouissons car il est plusieurs endroits en France où le PS et les électeurs du PS n’ont pas (encore) « pleinement joué le jeu ».
Mais, restons en aux faits et aux chiffres, sans oublier que les électeurs restent libres de leurs votes et que les recommandations de candidats éliminés constituent des orientations, sans autre garantie.
Que constate-t-on ?
Sur Beaumont, le cumul des voix PS + EELV-FdG du second tour est en hausse sensible (+ 190 voix) par rapport au 1er tour. Par contre, si on ajoute le score de la liste Brochet (sortant comme élu PS), il y a un déchet (- 207 voix).
Sur Saint-Genes-Champanelle, le cumul des voix PS + EELV-FdG du second tour est en forte hausse par rapport au 1er tour. Incontestablement, cela résulte de la dynamique impulsée localement par l’action et la reconnaissance de J-L. Doutre, militant très actif de l’Atelier du Front de Gauche. Comme localement le PS est actif, le résultat final est bon, voire excellent.
Sur Ceyrat, le cumul des voix PS + EELV-FdG était plutôt modeste au 1er tour (moins de 900 voix). Le cas de cette commune est spécifique puisque son ancien maire PS et conseiller sortant (A. Brochet) a recueilli un nombre conséquent de voix au 1er tour. Ce nombre de voix est nettement supérieur à celui que nous réalisons (371 pour A. Brochet et seulement 318 pour EELV + FdG). Au Front de Gauche, nous connaissions notre faiblesse sur Ceyrat. Le résultat électoral l’a confirmé…. Que dire du second tour à Ceyrat ? Un seul mot : une Bérézina socialiste. L’effondrement est total, dramatique, absolu. Comme la liste EELV + FdG pesait peu au 1er tour, il est impossible de l’incriminer dans cette déroute. Par contre, les luttes intestines au sein du PS, les petites mesquineries voire les grandes étrangetés entre membres du PS (passés, présents, à venir), les ambitions stériles…. bref tout un ensemble plutôt glauque a conduit à ce résultat désastreux sur Ceyrat …. 500 voix perdues entre les 2 tours (de 1256 à 748). Imaginons ce qui serait dit si 500 électeurs EELV-FdG faisaient défaut !! Mais quand ce sont les électeurs du sortant PS : Discrétion….
Quel est l’écart final : 236 voix ! Seulement 236 voix… alors que à Ceyrat, entre ancien sortant PS et nouveau candidat PS, la campagne fait perdre, en 7 jours seulement, plus de 500 voix. Voilà la raison principale de la victoire de la droite : les 500 voix du sortant élu avec le label socialiste se sont évaporées.
Il n’est pas admissible que le PS, comme l’a fait D. Molle, accuse EELV-Front de Gauche d’être responsables de la victoire de la droite. Au contraire, nous sommes l’ultime rempart face à la droite et l’extrême droite. Car nous sommes les derniers à dénoncer les dérives qui banalisent les pratiques détruisant les acquis sociaux, favorisant le capitalisme financier débridé…etc.
Par contre, si nos électeurs EELV + FdG ont bien joué le jeu globalement, qu’en est-il des votants socialistes sur Ceyrat ?
Poursuivons notre réflexion et retenons les points forts qui sont au nombre de 3 :
– le travail de proximité, l’intégrité ne sont pas suffisamment pris en considération par les électeurs (sinon le FN n’aurait pas de voix) mais ils sont importants pour nous et les résultats sur St Genes en attestent (idem a contrario sur Ceyrat),
– nous ne maîtrisons pas les votes de nos électeurs et il est certain que certains d’entre eux n’ont pas voulu donner l’impression de soutenir une politique qui les déçoit et dont ils subissent les effets. Certains ont donc certainement voté Nul (en hausse sensible entre les 2 tours : + 52%). Est-ce regrettable ? Certainement. Est-ce étonnant ? Dès lors que la politique nationale est celle actuellement mise en œuvre : Non
– la victoire de la droite n’aurait pas dû intervenir sur notre canton. Mais plus qu’une victoire de la droite (une droite au début présentable, puis en fin de campagne aussi détestable que nous la connaissons depuis 40 ans localement -Cf tract bleu immonde de fin de campagne-), elle résulte des « petites affaires sordides entre amis » ex PS-actuels PS.
Au-delà de cette analyse, gardons à l’esprit le beau travail mené en commun, le réseau tissé, les germes des succès futurs et remercions notre électorat qui ouvre la voie à une démarche de rassemblement, tournée vers l’avenir.
P.Cassan