Introduction – Robin Aubailly
Extraits de la fiche wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Jaur%C3%A8s
C’est une époque où il connaît, non pas la misère, mais peut-être une certaine gêne qui lui fait toucher du doigt les difficultés du peuple Il collabore au quotidien de tendance radicale La Dépêche de Toulouse (la future Dépêche du Midi). Dans ses articles à la Dépêche, Jean Jaurès soutient, aux côtés de Georges Clemenceau, la grève. Il accuse la République d’être aux mains de députés et ministres capitalistes favorisant la finance et l’industrie aux dépens du respect des personnes. Durant cette grève, il fait l’apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Arrivé intellectuel bourgeois, républicain social, Jean Jaurès sort de la grève de Carmaux acquis au socialisme. Au début de l’affaire Dreyfus, Jaurès est convaincu de la culpabilité du capitaine Dreyfus. « Les Preuves », écrit : « Si Dreyfus a été illégalement condamné et si, en effet, comme je le démontrerai bientôt, il est innocent, il n’est plus ni un officier ni un bourgeois : il est dépouillé, par l’excès même du malheur, de tout caractère de classe; il n’est plus que l’humanité elle-même, au plus haut degré de misère et de désespoir qu’on puisse imaginer. […] Nous pouvons, sans contredire nos principes et sans manquer à la lutte des classes, écouter le cri de notre pitié; nous pouvons dans le combat révolutionnaire garder des entrailles humaines; nous ne sommes pas tenus, pour rester dans le socialisme, de nous enfuir hors de l’humanité. » Jaurès retient du marxisme l’idée du danger de la concentration capitaliste, la théorie de la valeur et la nécessité de l’unité du prolétariat. Jaurès est évidemment favorable à des lois de protection sociale. Il souhaite aussi une collectivisation volontaire et partielle. Il veut la démocratisation de la propriété privée, et non sa destruction, et il est attentif aux mouvements coopératifs (verrerie ouvrière d’Albi). L’union sacrée Cette Union sacrée se retrouve dans toute la France. Voici ce qu’en dit Louis Barthas pour son village : « Il n’y eut plus d’adversaires politiques, insultes, injures, haines, tout fut oublié. Le premier effet de la guerre était d’accomplir un miracle, celui de la paix, de la concorde, de la réconciliation entre des gens qui s’exécraient. » La guerre finie, cette union sacré est toujours là. En 1919, l’assassin de Jaurès est acquitté et la femme de Jaurès doit payer les frais de justice. On ne parle que du sacrifice et de la souffrance des soldats sans essayer de comprendre pourquoi cette guerre, sans parler des assassins qui la déclenchèrent et la menèrent.
Extraits d’un blog de médiapart
http://blogs.mediapart.fr/blog/monique-galtier/241114/la-troisieme-mort-de-jean-jaures
Et aujourd’hui François Hollande déclare : « Commémorer, c’est renouveler le patriotisme, celui qui unit, celui qui rassemble, qui nécarte personne au-delà des parcours, des croyances, des origines et des couleurs de peau ». Le vingt et unième siècle Dans la deuxième moitié du vingtième siècle les progrès scientifiques et techniques font des avancées spectaculaires. Aujourd’hui ces progrès permettent une mondialisation très favorable au système capitaliste et à la finance. Nous pouvons, dun bout à lautre de la terre, déplacer des marchandises en quelques jours, déplacer des hommes et du matériel en quelques heures, déplacer des capitaux en quelques secondes. Les travailleurs du monde entier sont mis en concurrence alors que leur seule arme, la grève, a perdu toute efficacité. Les actionnaires, les capitalistes et les financiers ont réalisé linternationale, les exploités non et tous leurs acquis sont en train dêtre détricotés, nous ramenant un siècle en arrière. Le marxisme est-il toujours d’actualité ? Où est passé la classe ouvrière ? Où est la fin du capitalisme ? Où est la société sans classes ? Le bac pour tous a-t-il apporté plus d’humanité dans la bête qu’est l’homme ? Où en est l’unité des socialistes ? Où est le Parti Socialiste que Jaurès définissait ainsi : « le Parti socialiste est un parti dopposition continue, profonde, à tout le système capitaliste, c’est-à-dire que tous nos actes, toutes nos pensées, toute notre propagande, tous nos votes doivent être dirigés vers la suppression la plus rapide possible de l’iniquité capitaliste. » En Europe les idées d’extrême droite progressent et sont en passe de devenir majoritaires. Nous sommes dans une situation comparable aux années 30. Plutôt l’extrême droite que l’alternative. Après ce passage, plus que probable, il est possible que les réformes révolutionnaires dans une république de plus en plus sociale redeviennent à la mode. En attendant on peut dire que nous assistons à la troisième mort de Jaurès.