Le droit du travail tout entier s’est construit sur une méfiance du consentement du faible à la volonté du fort. D’où la place qu’il accorde à la représentation et la négociation collective. Recourir à des référendums pour contourner les syndicats majoritaires dans une situation où il y a des menaces sur l’emploi, c’est revenir à la fable du poulailler face au renard libre.
Le juriste Alain Supiot, professeur au Collège de France, souligne les dangers du projet de réforme El Khomri, en particulier celui lié à la primauté accordée à l’accord d’entreprise, qui deviendrait un instrument de mise en concurrence sociale des travailleurs. Il plaide pour une « vraie réforme » du droit du travail, répondant aux transformations de l’organisation de l’économie, ainsi qu’à la révolution technologique en cours.
suite de l’entretien sur le site de l’Humanité :Entretien avec Alain Supiot.