Alors que les législatives approchent – elles aussi – à grand pas, notre classement montre que si une majorité de députés travaillent intensément… d’autres ont une productivité toute relative… nous avons ensuite classé les députés sur la base de 6 critères jugés représentatifs du travail d’un parlementaire : le nombre de rapports rédigés, d’amendements proposés, de présences en commission, d’interventions dans l’hémicycle, de propositions de loi écrites et de questions orales posées au membres du gouvernement.
Nous leur avons attribué des points en fonction de leur classement respectif sur chacun de ces critères, avec un coefficient double pour les rapports rédigés et les amendements proposés, parce qu’ils exigent plus de travail. Et afin de ne pas fausser la comparaison, nous n’avons retenu que les 504 députés ayant effectué un mandat complet depuis l’élection législative de 2012.
Le meilleur élève de notre classement ? André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme. A lui-seul, l’élu auvergnat compile 260 présences en commission, 1.600 amendements, 11 rapports… “Un activisme probablement dû à sa fonction de président du petit groupe de la Gauche démocrate et républicaine qui nécessite de se démarquer pour se faire entendre”, note René Dosière. Saluons également l’engagement de personnalités comme l’écologiste Denis Baupin ou encore Eric Ciotti (Les Républicains)…
Pour beaucoup d’autres, en revanche, le bilan est bien moins glorieux. Passons sur Philippe Briand – Les Républicains, Indre-et-Loire -, qui accaparé par sa fonction de questeur de l’Assemblée, a le plus souvent manqué à l’appel des autres travaux. Le bonnet d’âne est décerné à Bernard Brochand, député Républicain des Alpes-Maritimes, quasi-absent de tous nos radars (aucune intervention dans l’Assemblée, aucun rapport, aucun amendement…)
On peut également s’étonner du laxisme d’une brochette de ténors de la politique… Sans doute plus accaparé par sa ville, André Santini, maire d’Issy-les Moulineaux, n’a été à l’origine d’aucun rapport et n’est intervenu que 4 petites fois dans l’hémicycle en cinq ans. Et que dire du bilan de Jean-Christophe Cambadélis : pas la trace du moindre rapport, d’un seul amendement ou d’une simple proposition de loi sur toute la législature !
Le chef de fil du PS ne pourra pas brandir son engagement dans les primaires pour justifier son absentéisme du Palais-bourbon durant 5 ans. Pas plus d’ailleurs que Bruno Le Maire qui, sur la période, n’a déposé qu’un seul rapport et n’a participé qu’à une vingtaine de commissions. Ou encore que François Fillon et Jean-François Copé dont les performances sont également largement en-dessous de la moyenne !
Bien sûr, le règlement interne de l’Assemblée a prévu des sanctions pour rappeler à l’ordre les tire-au-flanc. Depuis 2009, un député qui manque plus de deux fois par mois – et sans excuse valable -, les travaux en commission du mercredi, risque de voir son indemnité de fonction (1.437,12 euros) ponctionnée de 25% à chaque absence. Le hic, c’est que ces contrôles ne sont pas assez poussés : “Au Sénat, on surveille à la fois la présence au vote solennel du mardi, aux questions orales au gouvernement et aux réunions en commission”, observe René Dosière.