Faut-il y voir une décision politique? Trois associations culturelles promouvant le cinéma LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) basées à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, ont vu l’attitude de la région Auvergne-Rhône-Alpes changer après l’élection de Laurent Wauquiez à sa présidence, rapportent les médias LGBT Têtu et Hétéroclyte.
C’est le festival stéphanois « Face à Face » qui a été le premier touché par la nouvelle politique de la région. Sa subvention annuelle de 5000 euros lui a tout bonnement été refusée, sans plus d’explications. Une première en douze ans pour ce festival qui propose 30 projections (courts, longs-métrages, documentaires) sur quatre jours à Saint-Etienne. « Si on n’arrive pas à compenser ces 5000€, il est possible qu’on soit obligés en 2017 de réduire le festival d’une journée », explique Dominique Thévenot, président du festival, à Hétéroclyte.

Autre festival de cinéma LGBT impacté, « Ecrans Mixtes », à Lyon. « En raison de critères d’éligibilité et du nombre de demandes proposées », le festival a vu sa subvention annuelle de 3000 euros (soit un quart de son budget) s’évaporer. « La région soutenait ‘Ecrans Mixtes’ depuis le début, le festival répond donc parfaitement aux critères d’éligibilité », déplore le président du festival, cité par Hétéroclyte.
Quant au festival équivalent organisé à Grenoble, « Vues d’en face », les organisateurs ne se font plus d’illusions et s’attendent à « réduire la voilure ». La décision, portant une somme de 3000 euros, sera rendue en mai 2017.
Des motifs idéologiques?
Difficile pour ces associations de ne pas voir dans ces coupes ciblées une décision idéologique de Laurent Wauquiez, connu pour ses positions conservatrices et son opposition farouche au mariage pour tous, afin de nuire aux associations LGBT. « Laurent Wauquiez tente de nous invisibiliser », explique Ivan Mitifiot, du festival « Écrans mixtes ».
D’autant que ces coups de rabots budgétaires concerneraient aussi les campagnes contre les discriminations. « Les interventions en milieu scolaire du délégué régional du Défenseur des droits, qui visaient à sensibiliser les élèves à la question des discriminations, ne sont ainsi plus financées par la région », écrit Hétéroclyte. D’autres campagnes, comme la Quinzaine de l’égalité femmes-hommes, auraient également été supprimées selon le site au motif qu’elle valorisait aux yeux de la région « la théorie du genre ».
La politique du maire du Puy-en-Velay à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes est en tout cas marquée par des décisions conservatrices et polémiques, sur le plan sociétal. Dernier épisode en date, l’installation d’une crèche de 14 mètres carrés dans le hall de l’hôtel de Région. Une initiative qui lui a valu les honneurs du Front national en séance plénière.