Il y a un an, le groupe Imperial Brands annonçait la fermeture de son site de production à Riom, condamnant 239 salarié.e.s à perdre leur emploi et souhaitant laisser un champ de ruine industriel derrière lui ; un an plus tard le gouvernement, à travers une réforme de la carte judiciaire de notre pays, lance un ballon d’essai pouvant conduire à la fermeture de la Cour d’Appel de Riom. On voudrait rayer Riom de la carte que l’on ne s’y prendrait pas mieux.
Les avocats et magistrats d’Auvergne lancent un appel aux élu.e.s de notre territoire, j’y réponds présent avec vigueur et je serai à leurs côtés, vendredi 15 décembre à 11h sur le parvis de la Cour d’Appel de Riom.
Notre territoire est la cible d’attaques contre ses services publics et son tissu économique. Si la juridiction d’appel de Riom devenait une annexe de celle de Lyon, cela signifierait :
– Une rupture d’égalité dans l’accès au service public : délocalisée à Lyon, la justice du quotidien liée aux contentieux de la vie courante, ou celle des salariés,
s’éloignerait encore plus de ceux qui en ont le plus besoin la rendant de fait inaccessible et plus chère, et pouvant entraîner un abandon des poursuites faute de
temps et de moyens ;
– L’affaiblissement et la mise au ban de l’ancienne région Auvergne en en faisant un désert judiciaire ;
– Une dégradation des conditions de travail et d’exercice des professionnels de la justice.
Nous partageons, ainsi, la nécessité :
– D’une justice rendue dans les meilleures conditions possibles et non en appliquant des schémas d’organisation préétablis,
– D’un appareil judiciaire intégré à la société pour répondre à ses enjeux territoriaux, économiques et sociaux.
Si la garde des Sceaux tente aujourd’hui de « calmer le jeu », nous connaissons l’objectif caché de cette « fuite » envisageant la fermeture sèche d’une dizaine de Cours d’Appel sur le territoire national, il s’agit d’éprouver les capacités de résistance et de mobilisation des territoires placés dans le viseur du gouvernement et de rendre ainsi plus digeste la pilule d’une remise en cause du plein exercice de notre Cour d’Appel : nous ne sommes pas dupes !
Le monde judiciaire est mobilisé pour le maintien et le renforcement d’une Cour d’Appel de plein exercice à Riom, je les en félicite, ils appellent les élus locaux à s’engager à leurs côtés, ils ont raison.
Pour répondre à cet appel, je vais proposer au Maire de Riom que nous adoptions un vœu lors de la prochaine séance du conseil municipal.
Boris BOUCHET,
Conseiller municipal de Riom
Conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes