En 2020, dans le cadre des élections municipales, c’est bien sur la capacité des candidats à répondre aux besoins existants des habitants et aux préoccupations du quotidien que les équipes seront jugées. Aussi, dans cette rubrique, l’Atelier de gauche engage une réflexion sur les enjeux municipaux. Vous pouvez la commenter abondamment.
Logement Social
Le nombre de logements sociaux répond à des règles précises et pour les communes de notre métropole il doit être à minima de 20%. Nous sommes inférieurs à ce chiffre (Clermont Fd 68%) et si nous ne voulons pas payer de pénalités il faut progresser dans le nombre à construire. Les pénalités financières ne doivent pas être le moteur pour créer des logements sociaux mais bien de pouvoir accueillir pour favoriser la mixité sociale. Certains quartiers de notre ville centre ont plus de 80% d’HLM et si l’on veut éviter la ghettoïsation il faut sortir de cette logique. De plus, accueillir de nouvelles familles c’est vitaliser une commune, maintenir des classes dans les écoles, faire tourner des commerces et avoir des offres de logements dignes, isolés, avec des loyers encadrés contrairement à l’habitat indigne que l’on trouve notamment dans le bourg ancien.
Des attentes
Il y a 3700 attributions de logements sur notre Métropole et la demande est forte car les gens restent de plus en plus dans leur logement. Il y a plusieurs décennies, le logement social était un palier pour accéder à la propriété. Aujourd’hui la répartition des richesses est moindre, plus de temps partiel, plus de perte d’emploi, augmentation de la paupérisation. Notre commune a une forte demande mais beaucoup moins d’offre. La demande en logement social sur BEAUMONT est plus forte que celle annoncée par la Mairie. Sur notre commune, il y a cinq demandes pour un logement.
Politique de logement volontariste
Clermont Auvergne Métropole a validé le travail de la CIL (Conférence intercommunal du logement) qui a dégagé de grandes orientations qui engagent toutes les communes Métropolitaine. Le conseil municipal Beaumontois a voté ces engagements. Les décisions validées font état en reconstruction de 1/3 des logements sur la ville centre ; 1/3 dans le cadre la loi Solidarité et Renouvellement Urbain-SRU (communes sous le seuil des 20%) ; 1/3 sur les communes de la Métropole. Maintenant il faut les appliquer !
Quels sont ces engagements ?
Mieux répartir sur tout le territoire l’offre- Accueillir le premier quartile (les plus défavorisés)- Construire des logements PLAI (les plus sociaux) au-delà du seuil minima imposé par la loi (30%). Il est important de cibler les typologies de logement car les besoins vont sur le type 1et 2 mais aussi sur les T5 et 6 qui sont centrés sur les mêmes cités et qu’il faut pouvoir répartir sur le territoire Métropolitain.
Le mot « Logement Social » fait peur ; il suffit de se rappeler le début des années 2000 où une association s’était constituée de peur que les habitants d’un immeuble en déconstruction des quartiers Nord ne viennent envahir la Mourette ! Dans les faits, ces gens ne sont que les victimes d’une expulsion, de plus, ils ne souhaitent qu’une chose : rester sur leur quartier. Et quand bien même ils émettraient le souhait de migrer, n’ont-ils pas la légitimité d’habiter où ils le souhaitent ? Ils paient leur loyer, sont des citoyens au même titre que les autres.
Pour obtenir une HLM il faut en faire la demande auprès d’un organisme (tronc commun), le prix de la location ne doit pas excéder les 30% des revenus (reste à vivre) pour ne pas mettre en péril le locataire. Il faut savoir que les demandes d’aide auprès du CCAS émanent essentiellement de locataires de bailleurs privés (logements insalubres et mal isolés) ce qui tant à prouver que l’habitat social protège.
Notre commune qui a ratifié la chose peut se positionner sur un panel de logements correspondant à ces besoins avec ces logements « très sociaux ». Nous avons une population paupérisée dans le centre ancien que le CCAS aide et qui, si elle était en Logement Social aurait moins de frais en matière de charges (chauffage notamment). Dans le cadre de la loi SRU nous n’avons toujours pas atteint les 20% (15% en 2016) mais nous ne payons pas de pénalité car plusieurs programmes étaient inscrits. Il nous reste de gros efforts et dans ce rééquilibrage, nous pouvons prendre notre part.
Christian Bernaud