Cette grève vous est relatée par :
un remarquable reportage photo de notre camarade Vincent Velilla.
et un article de la revue de la CGT Construction de Janvier 2015
ÇA CHAUFFE ET ÇA GAGNE A L’INCINERATEUR
Les salariés de l’usine VERNEA (une soixantaine sur le site de l’incinérateur à Beaulieu) se sont mobilisés à plus de 80 % depuis le 24 Décembre 2014 Les revendications portaient notamment sur les conditions de travail, la sécurité, les salaires et la pression managériale « extrême ».
Sur l’amélioration des conditions de travail : plusieurs salariés sont sous traitements médicamenteux suite aux conditions de travail (grande amplitude des horaires, avec modification à la dernière minute etc …). Ils exigent aussi que cessent immédiatement des pratiques managériales dignes d’une autre époque et que soit mise en place une véritable politique de prévention des risques professionnels liés à leurs métiers..;. A savoir qu’ils ont à subir un accident du travail par mois, sur le site depuis son ouverture !!! La seule réponse de la Direction à cette situation est de faire pression sur les salariés afin de faire passer ces arrêts de travail en maladies ou de proposer aux accidentés des « postes aménagés » le temps qu’ils aillent mieux !!! (sachant que l’incinérateur est en fonction depuis 15 mois). Le site a le plus d’accidents du travail de la région.
Sur la revendication salariale : les grévistes demandent une revalorisation forfaitaire de 180 Euros mensuel des salaires de base.
La direction fait appel à des intérimaires (non formés) pour remplacer les grévistes ainsi qu’à des cadres de l’entreprise. Le Directeur est venu à la rencontre des salariés afin de leur mettre un peu plus la pression (avec provocation, chantage aux primes perdues, etc)… et avec un : « je ne négocierai pas sous la pression, alors vous cessez de suite votre mouvement, vous laissez entrer les camions, vous rangez vos barnums, vous nettoyez tout… et l’on ouvrira des négociations… ».
Face au refus persistant de la Direction d’ouvrir des négociations, malgré 80 % de grévistes, ainsi qu’à ses provocations… les salariés de l’incinérateur soutenus par l’intersyndicale CGT-UNSA-CFDT ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils montent une barricade devant les portes de l’incinérateur afin de bloquer les camions, ceux-ci commencent à s’entasser sur la route qui mène au site… La direction envoie un huissier pour constater le blocage. Elle assigne donc les délégués CGT et UNSA au Tribunal.
Le 30 décembre, suite au référé déposé par la Direction de VERNEA, le Tribunal ordonne aux grévistes de débloquer l’entrée de l’incinérateur et de permettre l’accès du site. Les grévistes décident de mettre le feu à la barricade.
Cela n’entame en rien la détermination des grévistes sur leurs revendications concernant leur conditions de travail..Un piquet de grève permanent occupe le site jour et nuit. A l’arrivée de chaque nouveau camion les grévistes se mettaient devant pour l’arrêter et aussitôt la police venait les évacuer.
Une première réunion a enfin lieu au siège régional à Lyon le 31 décembre. La délégation intersyndicale qui s’était déplacée subit une grosse désillusion face aux provocations de la Direction et le total refus de n’avancer sur aucune des revendications… Retour de la délégation et poursuite de la grève… Les grévistes passent donc après le réveillon de Noël, celui du 1er de l’an sur le piquet de grève…
Au 2 janvier, après 9 jours de grève, la Direction joue clairement l’usure et le pourrissement en persistant toujours à refuser toute négociation… Mais les grévistes tiennent bon et reconduisent le mouvement. Ils continuent l’occupation du site et reprennent le blocage avec de nouvelles barricades en faisant brûler des pneus. A nouveau les pompiers et la police interviennent.
Les grévistes ont saisi l’inspection du Travail, demandé également un médiateur au niveau de la Préfecture.
Au bout de 16 jours de grève, la direction prend conscience de la détermination des salariés et ouvre enfin des négociations.
Un accord est intervenu rencontrant l’accord des grévistes après 17 jours de grève à la suite de ces négociations les salariés ont obtenu :
L’amélioration des conditions de travail,
Le paiement d’une prime exceptionnelle de 300 Euros en deux versements,
L’étalement sur la paie des jours de grève sur plusieurs mois,
L’augmentation des minima
1570 € pour le niveau 1
1610 € pour le niveau 2
1630 pour le niveau 3
L’augmentation des salaires,
Après 17 jours de grève les salariés ont le sentiment d’une victoire collective grâce à leur solidarité, leur détermination.